13 février 2008
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On l’a fait ! Après moult hésitations, palabres et regards interrogateurs, nous avons osé. Il faut dire que la visite surprise des proprios a pesé dans la balance. Que je vous explique.
Une copine se souvient de moments formidables dans un petit coin de la Mayenne, avec ses parents, son frère et sa sœur. Elle reprend contact, arrange le coup, et on débarque (3 couples de nanas + Roxy) samedi dans un corps de ferme aménagé en gîte.
A écouter Mél, rien n’a changé depuis sa dernière visite (8 ans). La baraque est superbe : une cuisine toute équipée, une salle de bains avec une baignoire… grande comme un lit, un salon qui sent bon la campagne et le bois, où trône même un piano. On n’a pas osé en jouer de peur d’inviter la pluie. A l’étage une nouvelle salle de bains, plus classique, et quatre chambres différenciées par la couleur. On nous refile la jaune. Mobilier de bois, gros édredon typique de la campagne, seule remarque : le lit grince.
A peine installées en part en balade. Devant le corps de ferme s’étend un grand champ qui jouxte un petit bois. Tout ça pour nous ce week-end ? Alors nous surveillons les premiers pas de Roxy dans la nature.
D’abord son hésitation devant les hautes herbes balayées par la brise. Une patte avance puis recule, « j’y vais ou j’y vais pas ? » Tordues de rire, aucune de nous six n’intervient. Enfin notre boule de poils se lance à l’aventure, nous entraînant dans son sillage. On décide de la suivre, pour voir jusqu’où son courage peut la mener.
D’abord un banal petit trou dans la terre. Mademoiselle se met en devoir de l’élaguer, ce trou (euh… j’ai jamais fait BTP, alors j’ignore si c’est le mot qui convient). Vas-y que je gratte de toutes mes petites forces, que j’enfouis mon museau au plus profond, quand un cri retentit. Aude (copine de Mél), qui a reçu pas mal de terre sur ses chaussures, hurle de découvrir un ver de terre sur sa cheville. Notre pelleteuse à poil s’interrompt, se retourne, dévisage la copine dans le style : « c’est pas fini de gueuler ? Je bosse, moi ! »
Soudain, une petite flèche traverse notre espace de vision. Roxy l’a vue et se met en chasse. Vas-y que je te saute à droite, puis à gauche, des jappements pour dire « Eh ! Toi on t’a pas invité. » Le mulot a arrêté de courir. Il se contente d’un bond à droite ou à gauche à chaque saut de Roxy. Un véritable ballet qui fait qu’on se tort de rire une fois encore. Le jeu la lasse, et il y aura d’autres mulots dans le week-end. Car toute à ses acrobaties, la demoiselle se retrouve à la lisière du bois.
Re-hésitation, re-« faut que j’y aille, elles me regardent », et nous voilà dans la hêtraie. Le bébé-dentellière lève le museau en direction de la canopée, hume un paquets d’odeurs mélangées que nous, humains, peinons à percevoir, et ne voit plus où elle met les pattes. Glissade sur une racine, les quatre fers en l’air, demi-roulade afin de se retrouver sur le dos, elle nous dévisage. « Ça vous fait rire ? » Oui Roxy, tu nous amuses.
Soudain on ne compte plus. Une forme se meut lentement, en direction d’un fourré.
La boule de poils s’approche de la boule… d’épines. Un hérisson c’est rond, pataud, ça va surtout moins vite qu’un mulot. Oui mais (un jappement nous averties) : « c’est vachement plus gros ! » Notre pitbull croisé avec une musaraigne s’approche avec circonspection, hume l’odeur du vagabond, risque une patte. Je vous jure qu’elle ne l’a pas touché (on a soigneusement vérifié), Roxy pousse un hurlement (courageuse la chienne, pas encore téméraire), court se réfugier dans les bras de ma tite Sonia, qui se comporte en mère exemplaire.
Quand il faut remplir sa gamelle, la garce sait venir me déranger. Pour ce qui est de la tendresse démesurée, des regards énamourés, de chanter : « maman tu es… la plus belle du monde, aucune autre à la ronde… n’est plus jolie ! », ma chérie gagne toujours. C’est pas juste !
D’accord, on s’est attardées avec Roxy. Alors si vous souhaitez savoir ce que nous avons osé faire, vous serez obligées de revenir.